Au sein de L’institut sérigraphique, Séverine Bascouert mène des recherches sur l’impression, édite des multiples, collabore avec d’autres artistes. Plus qu’un moyen de mise en série, la pratique de la sérigraphie est pour elle, un moyen de s’approcher de la peinture et de sa présence. C’est pour cette raison que Séverine imprime à la gouache, à l’acrylique ou avec des encres végétales dont elle élabore elle-même les recettes. Plus récemment, elle développe l’écriture et travaille la céramique qu’elle 

imprime à l’émail.

Sammy Stein mêle textes et dessins dans des publications, des fanzines, des fascicules où il combine exploration de lieux, de temps et d’espace (visites guidées de collections, biographies d’artistes fictifs, récits se déroulant sur plusieurs époques…). Les installations, grands formats, tirages et multiples sont le prolongement de ces publications — elles complètent, expliquent, accompagnent celles-ci. 

Depuis 10 ans, tous deux collaborent au travers d’éditions (la revue Lagon), de multiples sur divers supports (papier, verre, bois…), ce qui les amène aujourd’hui à façonner ensemble des livres en céramique, des recueils d’images, des comptes-rendus d’aventures ou de visites souterraines.

À Semis, iels ont dévellopé un livret composant la série de quatre fanzines, France Atlantide, où Séverine Bascouert et Sammy Stein explorent des espaces investis par des individus dont les idées, les croyances, les convictions, ou les points de vue dépassent la raison commune. La série France Atlantide est le récit de ces visites.

«Nous avions pris la route qui traverse Vic-sur-Aisne, puis la Vache Noire en direction de l’énorme usine de chips, qu’ici on surnomme La Vico. Une pancarte Brocante à 50 mètres avait surgi sur le bas côté. Il y aurait là, sans doute, des indices pour étayer ce que nous appelions alors notre investigation.C’est en tout cas, ce que l’on se disait à voix basse pour se rassurer(…).»

«Elle nous apprenait qu’au cœur de la forêt, un homme vivait seul dans sa cabane. Mais hélas, elle ne détenait aucune information à son sujet. Il fallait se rendre à l’évidence: notre enquête sur les traces de bâtisseur.euses, ermites, ou personnes singulières dans la région nous engageait sur peu de pistes. Un soir, de retour à l’Hermitage, nous avions de nouveau croisé Claire dans la cuisine. Plus tôt dans la journée, elle avait pris le temps de discuter avec Sylvie au sujet de cet ermite. La cabane aurait été détruite et l’homme expulsé du terrain. «Il s’agit d’une famille compliquée» avait-elle ajouté(…).»